~ LES ICÔNES : la SYMBOLIQUE ~

 

 

                 En tant qu'image, l'Icône se place entre le visuel et le transcendant. Le but des peintres n'était pas d'imiter la réalité, mais de faire voir la vérité cachée derrière les apparences. Leur mission était de faire transparaître le monde divin à travers l'Icône, de révéler "l'Etre Divin" au croyant. 

             La Transfiguration est au coeur de l'Icône puisque cette dernière n'est pas autre chose qu'une vision de Dieu fait homme. L'Icône exprime le nouvel ordre où toute l'humanité (hommes et bêtes) vit en harmonie.

            L'homme représenté dans l'Icône est envahi par la grâce et, de par sa participation à la vie divine, il sanctifie l'espace, le temps et tout et qui l'entoure.

            Vision de Dieu, l'Icône doit provoquer la prière chez celui qui la contemple et fait accéder le spectateur à une autre vision car il est personnellement invité à participer à cette Transfiguration. Toute l'Icône parle d'énergie divine, de lumière et rejoint la liturgie de l'Église.

 

            La lumière joue un rôle primordial dans l'Icône car la vie et le bonheur lui sont subordonnés. La nuit, par contre, symbolise le mal, la mort et la matérialité. C'est pourquoi l'emploi intensif de l'or dans l'Icône s'explique par le fait que, contrairement aux couleurs, il ne vit pas de la lumière mais il est "La" lumière lui-même. L'Icône sanctifie donc le lieu où elle se trouve et crée, chez le croyant, le sentiment d'une présence divine tangible. C'est pourquoi, prier devant une icône du Christ revient à prier réellement devant le Christ.

 

            "Selon la croyance orthodoxe, l'Icône est le lieu d'une présence de la grâce, comme une manifestation du Christ et cela afin de prier" (Serge BOULGAKOV).

 

            "Art théologique, l'iconographie est vision et connaissance de Dieu. Ni l'art, ni la théologie pris séparement ne sauraient créer une Icône. L'union des deux s'impose" (Michel Quenot).

 

 

 LA   SYMBOLIQUE  DE   L'ICONOSTASE

 

                     

  L'iconostase est la cloison qui sépare l'espace reservé à la communauté et celui du sanctuaire.

C'est le lien entre le monde du réel et le monde transcendental.

 

 

 LA   SYMBOLIQUE   DES   COULEURS

 

La couleur donne âme et plénitude à l'Icône, sa valeur est donc hautement symbolique et joue, dans l'iconographie, un rôle capital car elle est langage à part entière. D'origines minérales, animales ou végétales les propriétés des différentes couleurs étaient parfaitement connues des anciens maîtres grecs et russes.

 

LE  BLANC :

Symbole de l'intemporel, le blanc est la couleur des Dieux depuis la plus haute antiquité. Dans l'Icône, c'est la couleur de la Révélation, de la Grâce et de la Théophanie.

 

 LE  BLEU :

Couleur céleste par excellence, le bleu guide l'esprit sur le chemin de la foi dont il est le symbole.  Couleur souvent attribuée à la Vierge Marie, elle exprime le détachement vis-à-vis du monde et l'envol vers Dieu. Signe du mystère de la vie divine, le bleu foncé domine dans l'iconographie.

 

LE  ROUGE :

Le rouge manifeste le déferlement d'une vie exubérante et est le symbole de la vérité divine dans l'Ancien Testament. Symbole de l'amour, du sacrifice et de l'altruisme, le rouge occupe dans le christianisme une large place.  Chez les Bysantins, le pourpre symbolise le pouvoir suprême.  Le rouge est souvent associé au bleu car, bien que fortement contrastés spirituellement, ils créent une grande harmonie.

 

LE  VERT :

Couleur du règne végétal, du printemps, du renouveau, le vert symbolise l'équilibre, le calme, l'absence de mouvement.  Symbole du renouveau spirituel il est fréquemment la couleur des prophètes et de l'évangéliste Jean, annonciateurs de l'Esprit Saint.

 

LE  JAUNE et  l'OR :

Le jaune pur représente la vérité, mais le jaune trouble ou pâle symbolise l'orgueil, la trahison, l'adultère.

L'or, inaltérable, symbolise la vie éternelle et la foi, mais avant tout le Christ.

 

LE  BRUN :

Couleur du sol, de la terre, le brun suggère l'automne, le pourrissement du végétal qui aboutira au noir.  Il symbolise donc l'humilité, la pauvreté et la mort lente du monde afin de devenir le terreau de Dieu.   

 

LE  NOIR :

Absorbant la lumière sans la restituer, le noir est la négation de la couleur.  Symbole du néant, du chaos, de l'angoisse et de la mort, il contient pourtant en lui la promesse de l'aurore et porte la semence de la renaissance.  Le noir peut ainsi être considéré comme un passage qui conduira au renouveau.