~ LES ICÔNES  :  HISTOIRE ~

 

        Venant du mot grec "eikon" (image), la toute première Icône est l'image "Achéiropoiète" (non réalisée par la main de l'homme) envoyée au roi Abgar par le Christ et qui représente son visage miraculeusement imprimé sur un linge. Cette image est la source et le fondement de toutes les autres Icônes. Cette image peut d'ailleurs être rapprochée de celle du linge-suaire de Véronique et de celle du Saint-Suaire conservé à Turin.

Par la suite, une des premières Icônes connues est le portrait de "La Vierge à l'Enfant " attribuée à Saint-Luc et arrivée à Constantinople vers le début du V° siècle de notre ère.

Le concile Quinisexte de 691 demande aux artistes de représenter le Christ sous son aspect humain, aspect par lequel il a délivré le monde. Dès lors, l'Image Sacrée devient objet de culte dans toute l'Église.

En 730, la crise de l'iconoclasme (destruction d'Icônes) bat son plein et le concile de Hiérea en 754 abonde dans le sens de l'interdiction. Cette période se traduit par la destruction massive des Icônes. Ceux qui défendent les Images Sacrées se voient condamnés et emprisonnés, si ce n'est mis à mort. Cette hérésie et les vexations du pouvoir bysantin envers les iconophiles des provinces italiennes accélèrent le déclin de l'Empire et l'éloignement définitif de celles-ci de Bysance.

Le deuxième concile de Nicée en 787 s'avère décisif pour les défenseurs des Icônes, qui obtiennent la réintroduction du culte de celles-ci. En  843, la victoire définitive du monde monastique voit le triomphe de l'Orthodoxie sur toutes les hérésies.

La conséquence actuelle de cette crise est la disparition presque totale d'Icônes antérieures à cette période iconoclaste.

 

La Cappadoce constitue le centre d'art sacré le plus important après 843, avec les centaines d'églises qui avaient été creusées dans les roches de la vallée de Gorème sous l'impulsion de Saint-Basile à partir du IV° siècle. Cette même période témoigne d'une vie intense à Bysance avec l'épanouissement de l'art et de la théologie. L'invasion des Croisés en 1204 et la mise à sac de Bysance fit que les peintres s'exilèrent à travers l'Orient, les Balkans et l'Occident.

L'invasion des Balkans par les Turcs, qui transforment les églises en mosquées, marque la fin d'une prestigieuse époque. Parallèlement la Russie, qui se libère peu à peu du joug des Tatars, prend le relais de Bysance et développe son propre langage icônographique.

Le moine Andréï ROUBLEV (~ 1370 - 1430) ouvre la voie  à une peinture nouvelle. Son icône la plus connue est la "Sainte Trinité" qui est exposée aujourd'hui à la galerie Trétiakov de Moscou. La peinture russe d'Icône atteint son apogée vers le milieu du XVI° siècle. Elle déclinera peu à peu par la suite, jusqu'à son interdiction totale avec l'arrivée du régime soviétique.

 

 

Toutefois, il a toujours existé des écoles d'écriture d'Icônes dans les pays orthodoxes (Grèce, Balkans, Russie, Mont Athos,...). Il existe également des Icônes Coptes, héritières de l'art gréco-égyptien, dont l'âge d'or se situe entre le V° et le VIII° siècle. L'iconographie copte se distingue par son souci de représenter, non les traits de la personne, mais son âme.

 

 

Il faut bien reconnaître que l'influence occidentale sur les Icônes s'est hélas toujours révélée néfaste et stérilisante, de même que l'influence musulmane qui refuse que soit représentée l'image de Dieu.